Organes -Greffe intestinale

La greffe intestinale permet de suppléer la fonction de l'intestin grêle. Actuellement, elle n’est indiquée que lorsque la nutrition parentérale prolongée se heurte à des complications vasculaires, métaboliques ou hépatiques ne permettant pas sa poursuite.  

Au 1er janvier 2019, 2 patients étaient en attente d’une greffe intestinale (contre 10 en 2013 et 21 en 2010) et 3 nouveaux patients ont été inscrits dans l’année (contre 5 à 7 entre 2013 et 2010).  Seulement 4 malades ont été greffés en 2018, soit une activité stable depuis 2013 et un malade est sorti de liste.
Un des 4 patients greffés est un enfant qui a reçu une greffe multi viscérale Foie-intestin via la priorité nationale pédiatrique hépatique après 4 mois d’attente. 
Deux malades adultes sur 3 ont été greffés via une composante expert 800 points attribués immédiatement, par l’équipe des Hospices de Lyon, l’un d’une greffe multi viscérale Foie-intestin et le second d’un greffe intestinale isolée. La 4ème greffe est une greffe multiviscérale Foie-Intestin-Pancréas-Rein réalisée sur un malade adulte de 60 ans. La greffe pédiatrique est fonctionnelle à la fin de l’année. Un décès précoce est survenu pour une des deux greffes multi-viscérales et une perte fonctionnelle du greffon est survenue pour la greffe intestinale isolée.
L’activité cumulée de greffe intestinale est de 145 greffes depuis 1993.  
 
Parmi les 141 greffes réalisées entre 1993 et 2017, 41 étaient déclarées fonctionnelles aux dernières nouvelles (les dernières nouvelles datant de moins de 18 mois pour seulement 30 d’entre elles), 35 étaient déclarées en arrêt fonctionnel du greffon, 60 receveurs sont décédés et 5 receveurs ont été perdus de vue. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon fonctionnel au 31 décembre 2018, calculé à partir des déclarations de suivi dans CRISTAL et des taux de survie du greffon mesurés sur la population globale, n’est que de 35 malades dont 28 avec un suivi sur le site de Necker Enfants-Malades.
 
Au total, l’activité de greffe intestinale isolée ou multiviscérale est faible en France, due au choix historique de développer une assistance nutritionnelle de qualité pour les malades et à un taux élevé de refus de greffons lié aux exigences de qualité du donneur et aux difficultés logistiques pour une disponibilité H24 de l’équipe chirurgicale. De plus, un médicament « orphelin », une entéro-hormone du nom de « Revestive » (contenant le principe actif téduglutide) est disponible depuis quelques années en France. Ce traitement augmentant les capacités d’absorption digestive du grêle restant en cas de grêle court, permet de sevrer plus de patients dépendants de la nutrition parentérale et semble diminuer les indications de la greffe intestinale.
Les résultats post greffe sont décevants mais d’interprétation délicate en regard des petits effectifs et des politiques d’inscription de malades à priori plus graves.
 
Le nombre restreint d’indications, la très grande technicité et complexité chirurgicale et médicale de ce type de greffe et les difficultés logistiques des équipes de prélèvement impliquent de limiter cette activité à un nombre limité d’équipes sur le territoire, de la coupler obligatoirement à une activité de greffe hépatique, et de favoriser une organisation en filière de soins autour d’un centre de référence.  

Tableau I1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats à la greffe intestinale
Tableau I2. Evolution du nombre de greffes intestinales