Organes -Le prélèvement d’organes en vue de greffe

  • Pour l’ensemble des donneurs décédés (donneurs décédés en état de mort encéphalique et ceux décédés après arrêt circulatoire) : en 2018, le taux global de prélèvement au niveau national est de 27,9 par million d’habitants (pmh) pour une population de 67 270 780 habitants. La progression observée depuis plusieurs années ne s’est pas maintenue en 2018. Cette baisse a concerné les donneurs décédés en état de mort encéphalique, et les prélèvements sur donneur vivant (Figure P1), alors que les prélèvements de type Maastricht 3 ont continué à augmenter.
  • Pour les sujets décédés en état de mort encéphalique (EME) seuls, 2018 a vu son taux national de prélèvement légèrement baisser avec 25,9 donneurs prélevés pmh (26,8 en 2017) (Tableau P1). Le taux de conversion (ratio entre le taux de prélèvement et le taux de recensement) défini comme un des objectifs d’efficience du plan greffe 2017/2021 reste supérieur à 50% alors qu’il était habituellement de 48%. De même le nombre de donneurs dont au moins un organe a été prélevé mais non greffé diminue (Tableau P9) et ce nombre reste très bas comparé aux données internationales. Le taux d’opposition à 30% (Tableau P2) est le plus bas constaté depuis ces 5 dernières années (33% en 2016). Même si le chiffre reste faible (53 cas) on constate un doublement des refus médico-légaux et administratifs en 2 ans. 
    La part pédiatrique du prélèvement est stable en 2018 (4%); le nombre de donneurs prélevés ayant abouti à une greffe reste faible depuis 10 ans
  • Pour les sujets décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (DDAC-MI-II) : le prélèvement sur ce type de donneurs mis en place en 2006 continue de baisser (17 donneurs contre 38 en 2017). Le programme de greffe hépatique a été suspendu en 2017 du fait de mauvais résultats sur le suivi de la cohorte. L’objectif est une amélioration qualitative en limitant l’activité de prélèvement à des centres expérimentés (Tableau P22).
  • Par organe (Tableaux P9, P18 et tableaux P11) et selon l’âge (Tableau P10) pour les donneurs EME :
    - On observe cette année une légère diminution de la part de donneurs dont au moins un rein a été greffé cette année à 87,1% versus 89,1% en 2017. Le coût et l’organisation technique et logistique de la mise sous machines à perfusion sont probablement les facteurs limitants de son développement, malgré un accompagnement et un déploiement large ;
    - La part de donneurs dont le foie a été greffé est stable à 70,9 % en 2018 ;
    - Pour le cœur, la part de donneur dont le cœur a été greffé est aussi stable à 26,3% cette année;
    - Concernant les poumons, la situation est stable avec une part de donneur prélevé et greffé à 20,5% ; on espère avec le démarrage du programme machine à perfusion pulmonaire, une diminution de la part des donneurs prélevés non greffés (-0,2% en 2018 par rapport à 2017) et de fait une progression des greffes ;
    - Le prélèvement pancréatique a baissé en 2018 (124 vs. 154 en 2017) ;
    - La moyenne d’âge des donneurs EME prélevés en 2018 est de 57,4 ans, soit une légère diminution cette année par rapport aux dernières années. On constate donc une stabilité globale de la répartition par classe d’âge et une petite diminution de la part des donneurs de plus de 65 ans. L’évolution des caractéristiques des donneurs EME tend néanmoins depuis plusieurs années vers une augmentation de leur moyenne d’âge, et donc une augmentation des facteurs de risque d’échec de la greffe liée aux comorbidités associées après 50 ans qu’il est important de suivre (Tableaux P11a-P11e). L’étude, réalisée par l’Agence de la biomédecine publiée en 2018, sur le devenir des reins à critères élargis mis sous machine depuis le début du programme confirme l’effet protecteur de la perfusion des reins des donneurs à critères élargis. Le nombre d’organes prélevés et greffés par donneur reste stable, égal à 3,1 en moyenne (Tableau P18).
  • Les causes de décès des donneurs EME recensés évoluent, avec cette année une baisse des étiologies vasculaires (55% vs. 57% en 2017), la plus basse depuis 7 ans, et une augmentation des étiologies anoxiques (20% vs. 19% en 2017) (Tableau P3). 

Des pistes d’amélioration ont été évoquées et déployées avec le plan greffe depuis 2017. Elles reposent sur les actions suivantes :

  • L’amélioration du recensement des donneurs en s’appuyant sur l’analyse régionale des résultats du programme Cristal Action, et l’analyse des données du PMSI ;
  • La baisse du taux d’opposition en rapport avec la mise en place des nouvelles modalités d’expression du refus, les règles de bonnes pratiques et l’analyse des entretiens et les campagnes de communication sur la loi. La formation à l’entretien est un objectif majeur mais nécessite l’utilisation des techniques pédagogiques par simulation des moyens et du temps ;
  • La mise en place de Cristal Image, comme aide à la décision pour l’acceptation ou non des greffons par les équipes de greffe;
  • La poursuite du déploiement du programme Maastricht 3, avec conventionnement de nouveaux centres et formation des équipes. L’extension au prélèvement de pancréas a été mise en place en 2018. ;
  • L’amélioration et la poursuite de la progression de l’activité à partir du donneur vivant, en identifiant les freins organisationnels, et les besoins en postes de coordination infirmière en lien avec les programmes de pratique avancée. Le don croisé (selon l’évolution de la loi de bioéthique) stagne dans la configuration actuelle, et la mutualisation des paires éligibles avec la Suisse, n’a pas permis d’augmenter le nombre de paires disponibles. 
Figure P1. Evolution du prélèvement par type de donneur en France

Activité de prélèvement en 2018

Le nombre de sujets en état de mort encéphalique (SME) déclarés à l’Agence de la biomédecine (ou donneurs recensés) a été de 3484 (Tableau P1, Figure P1), soit un taux national de recensement de 51,8 donneurs recensés pmh contre 52,7 pmh en 2017. Le nombre de donneurs prélevés a baissé (1743 vs 1796). Le taux de conversion supérieur à 50% est en rapport avec la baisse du taux d’opposition à 30%.
 
Le nombre de donneurs en mort encéphalique prélevés a diminué en France en 2018 de 53, puisque 1743 ont effectivement été prélevés (Tableau P1). La part de la population décédée à l’hôpital reste à 0,44%.  Les autres causes de non prélèvement ont peu bougé en nombre. L’élargissement des critères de sélection des donneurs touche ici ses limites en l’absence de réhabilitation des organes à prélever en « in » ou « ex-vivo » au sein de centres spécialisés. Cette réhabilitation est déjà réalisée dans d’autres pays (E.U., Canada, Autriche).

Une meilleure utilisation des organes issus de donneurs porteurs de marqueurs viraux sans pathologie active est aussi une piste encore peu utilisée malgré l’utilisation des tests en urgence, avec l’amélioration de l’accès aux données d’anatomopathologie au cours des examens extemporanées (foie) et le développement de la mise en place du fibroscan.
L’augmentation des prélèvements dans le cadre du programme Maastricht 3 (cf. chapitre spécifique) n’a pas pu compenser la baisse du prélèvement observée en 2018, sachant qu’il n’est pas souhaitable ni sur un plan éthique ni sur un plan médical d’aboutir à une inversion entre ces possibilités de don qui doivent être complémentaires.

Les causes de non prélèvement des donneurs

Les causes de non prélèvement sont multiples. La loi sur les modalités d’expression du refus a été modifiée en 2017Le taux d’opposition national brut parmi les SME recensés est de 30% (soit 1046 donneurs non prélevés pour ce motif) ; ce chiffre est stable par rapport à 2017. L’opposition en tant qu’expression de la position du défunt de son vivant est de 50,4% et le refus du représentant légal est de 6,3% (Tableau P7). Le refus après recueil auprès des proches de la position du défunt et sa transcription doit faire l’objet d’une analyse spécifique. Depuis 2017, les situations conflictuelles ou sans possibilité de dialogue avec les proches du défunt sont exprimées par la formulation : Contexte n'ayant pas permis d'aboutir au prélèvement. On note une augmentation des obstacles d’ordre médico-légal surtout pour étiologie traumatique (Tableau P8).
Ce taux est très variable pour une même région d’une année sur l’autre. Il est à noter que ce taux de refus a tendance à s’harmoniser entre les régions, mais varie selon les régions de 16,7% en Martinique à 38,7% en Ile-de-France.

Depuis 2012, la part des donneurs non prélevés pour « antécédents du donneur » a augmenté, de 2,5% (Tableau P2). L’amélioration de l’évaluation en rapport avec le développement de Cristal Image, devait aider à faire baisser ces obstacles « médicaux » au prélèvement, mais se heurte encore à des difficultés d’accès à un examen anatomo-pathologique en urgence. Même si l’âge en soi n’est quasiment plus considéré comme critère de non prélèvement par les équipes pour le foie et les reins (Tableaux P12 et P14), le vieillissement de la population des donneurs fait néanmoins que l’âge occupe une part constante des causes de non prélèvement et ou de refus par les équipes de greffe pour le cœur et le poumon (Tableaux P13 et P15). Les principales pathologies retrouvées sont les maladies tumorales (50%), recensées dans les antécédents et/ou de découverte fortuite lors du prélèvement, ainsi que les pathologies infectieuses (sérologies positives, maladie infectieuses évolutives) alors que certaines pourraient rentrer dans le cadre d’un protocole dérogatoire. Les pathologies « autres » excluant le prélèvement ont tendance à baisser avec 32% des donneurs récusés pour antécédents comparées à la moyenne des cinq dernières années plutôt vers 36% (Tableau P6).
Après une période d’évaluation de 5 ans, le décret du 23 décembre 2010 a autorisé la greffe à partir de donneurs ayant été en contact avec le VHB et le VHC (dérogation soumise à évaluation), à des receveurs de rein, de foie, de cœur et de poumon informés de la nature de ces greffons. En 2015, l’évaluation pour le VHC a été faite et a confirmé l’absence de risque avec l’encadrement réglementaire actuel. Les progrès et les guérisons obtenues par des traitements anti viraux actuels font attendre de nouvelles recommandations en cours de finalisation. 

En 2019, la grande majorité des centres préleveurs devront être en mesure de réaliser un examen de détermination génomique viral quelle que soit l’heure du prélèvement.

Les causes de décès des donneurs et l’impact sur le prélèvement

Les causes de décès des donneurs sont encore principalement les causes vasculaires (essentiellement AVC) (55,5%), puis les causes traumatiques (21,2%) les anoxies (20,3%) et les intoxications (0,4%). 
La part des décès d’origine vasculaire diminue depuis deux ans, probablement du fait d’une meilleure prise en charge des AVC. La part des décès d’origine traumatique est aussi en baisse depuis 2011, qu’il s’agisse d’accident de la voie publique (AVP) ou d’autres non AVP. La part des décès par anoxie augmente depuis 2010. Les intoxications (0,4% contre 0,3% en 2017) restent rares en France à la différence des USA. 

Causes de non greffe des greffons prélevés

Le nombre d’organes prélevés et greffés par donneur est stable en moyenne à 3,06 en 2018 versus 3,10 en 2017, et diminue principalement pour les âges extrêmes (Tableau P18). Pour l’ensemble des organes, la part de donneurs dont au moins un organe a été prélevé mais non greffé diminue progressivement depuis 5 ans, sauf pour les reins où ce taux a progressé de 2% en 2 ans (Tableau P9).
Les causes de non greffe des greffons prélevés sont détaillées dans les Tableaux P17a-17g. L’item le plus fréquent reste majoritairement la mauvaise qualité du greffon. Les motifs de refus ou d’annulation une fois l’organe prélevé doivent être affinés et le thesaurus revu. Environ 3,7% des organes n’ont pas été greffés car détériorés au cours du prélèvement et 9,0% n’ont pas été greffés du fait de la découverte d’une tumeur. En 2018, le nombre d’organes prélevés par donneur a légèrement baissé mais il est difficile de savoir qui, de l’amélioration de l’évaluation, de l’amélioration des techniques de conservation (machines), de la baisse constante des durées d’ischémie, et /ou des modifications des pratiques des équipes de greffe (évaluation risque/ bénéfice) est responsable de cette évolution. Pour certains organes (reins, poumons), les techniques de réhabilitation vont probablement faire évoluer cette phase pré greffe. Pour les suspicions de cancer, un certain nombre d’organes ne sont pas greffés faute de confirmation histologique, une marge de progression serait possible via une meilleure disponibilité en urgence des anatomopathologistes, ou de transmission à temps (durée d’ischémie) des données de l’examen extemporané.

L’âge des donneurs prélevés

La proportion de donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans entre 2000 et 2018 a été multipliée par un facteur 6 (Tableau P10). En 2018, une légère diminution de 1 an de l’âge moyen est noté après cinq années de stabilisation, les donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans représentant 39,8% des donneurs. La part de donneurs présentant deux facteurs de risque (FDR) est maintenant stable depuis plusieurs années (Tableaux P11a-11e). Cette part est stable pour la plupart des organes, sauf le coeur où la balance bénéfice risque pour les receveurs, eux-mêmes plus âgés, a probablement entrainé cette évolution. Dans le même temps, le pourcentage de sujets pédiatriques prélevés en 2018 est stable à 3.6%. Les actions réalisées par l’Agence de la biomédecine et les coordinations hospitalières de prélèvement depuis plusieurs années dans le domaine de l’analyse du risque maitrisé ont probablement commencé à porter leurs fruits.
L’âge moyen des donneurs et le nombre de facteurs de risques d'échec de la greffe confirme l’intérêt du programme « machine à perfusion rénale », et de son développement pour d’autres organes avec l’éclosion des programmes de réhabilitation des foies et des poumons, puisque 58% des donneurs prélevés d’un poumon et 50% des donneurs prélevés d’un foie ont au moins 2 facteurs de risque.

Les donneurs âgés de plus de 65 ans contribuent surtout au prélèvement et à la greffe de foie et de rein (Tableau P19). La part de donneurs de reins greffés âgés de plus de 65 ans a baissé de 1,4% en 2018. En greffe hépatique ou cardiaque, la proportion en 2018 des donneurs âgés de plus de 65 ans est stable. L’âge moyen des donneurs de poumons a légèrement diminué (-0,3 an), mais la part des donneurs âgés de plus de 65 ans augmente de 1.8%, la tendance à accepter des poumons à critères élargis étant liée en partie à l’augmentation du nombre de reconditionnement des greffons pulmonaires et à la capacité d’évaluer ces greffons ex vivo. L’Agence de la biomédecine et les sociétés savantes ont mis en place une organisation qui permet aux équipes d’une part de mettre en place ces nouvelles modalités de conditionnement des greffons pulmonaires, et d’autre part de faire prendre en compte leur financement par le ministère de la santé, comme ce fut le cas pour les machines à perfusion rénale. 

Cette stabilisation à un niveau élevé de l’âge des donneurs comme des receveurs et de la population en général dans toutes les spécialités nécessitera que nous fassions évoluer nos évaluations des donneurs en terme de rapport bénéfice-risque, pour garantir la qualité des résultats. Elle doit aussi amener les équipes de greffe et l’Agence de la biomédecine à réfléchir à l’utilisation de ces greffons plus fragiles, en les réhabilitant, et en baissant les durées d’ischémie autant que faire se peut.

Echanges internationaux 

En 2018, le nombre d’organes échangés entre la France et ses voisins européens est de 52. Sur les trois années précédentes, ce chiffre est assez stable. Cela semble correspondre à la mise en place du programme FOEDUS (dernier trimestre 2015). Cette plateforme européenne d’échange d’organes conçue pour améliorer l’accès à la greffe des groupes rares et des receveurs pédiatriques a un avenir prometteur mais reste méconnue et sous-utilisée, particulièrement par nos partenaires d’Eurotransplant. Le nombre d’exports de greffons est plus important (44 greffons principalement des foies et cœurs surtout pédiatriques) que le nombre d’imports de greffons qui est de 8 (Tableau P20). Ces échanges se font essentiellement avec « Swiss Transplant » du fait de nos accords sur les super-urgences « foie », mais aussi le Royaume-Uni, le CNT (Italie) et l’ONT (Espagne). L’augmentation du nombre d’importations passera par une plus grande réactivité de notre plateforme nationale quant à l’acceptation des greffons. Ces organes proposés et acceptés à l’étranger sont issus de donneurs de groupe rares (A.B) ou d‘organes pédiatriques n’ayant pas de receveur en France.

Recensement/prélèvement régional

La création de la plateforme nationale de répartition des greffons en Janvier 2010 a complété l’organisation de l’activité de prélèvement et de greffe, de même que les évolutions de la répartition nationale par les scores dont le dernier le score cœur a été mis en place en 2018. L’impact de cette mise en place a été régulièrement monitoré.
Quatre régions ont vu leur taux de prélèvement progresser, sept ont régressé, six sont restées stables (Tableau P21). Les Antilles et la Réunion ont poursuivi leurs efforts de recrutement des donneurs. Une marge de progression est possible notamment pour les régions ayant un taux de prélèvement inférieur à 22 pmh. S’il est à noter que les taux de prélèvement sont variables d’une année sur l’autre au sein d’une même région, les régions qui ont les taux les plus bas une année gardent souvent des taux de prélèvement inférieurs à la moyenne nationale l’année suivante. Les augmentations de ces taux de prélèvement ne sont pas brutales, et sont souvent le fruit d’un travail de fond mené sur plusieurs années par les services de la régulation et d’appui de l’Agence et par les actions de formation. 
L’analyse du prélèvement doit se faire site par site. Le programme Cristal Action et ses développements récents sur Infoservice permettent d’aider à faire cette analyse.
    
Le taux d’opposition des EME continue à baisser cette année (-3 points en 2 ans). Il est à 30% en 2018. 
La modification de la loi, en particulier la méthodologie de transcription de l’expression du refus par les coordinations hospitalières et les campagnes de communication, doivent permettre de poursuivre la baisse du taux de refus par une analyse des grilles de debriefing. En 2018, le registre national des refus (RNR) a vu son nombre d’inscriptions continuer de progresser, conformément à l’attendu puisque cela reflète une meilleure connaissance de la loi. 

Donneurs recensés

Figure P2. Evolution de l'activité de recensement et de prélèvement des sujets en état de mort encéphalique
Tableau P1. Evolution de l'activité de recensement et de prélèvement de sujets en état de mort encéphalique en France
Figure P3. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique recensés
Tableau P2. Evolution du devenir des sujets en état de mort encéphalique recensés
Tableau P3. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique recensés selon l'âge
Tableau P4a. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour antécédents donneurs selon l'âge
Tableau P4b. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour obstacle médical selon l'âge
Tableau P4c. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour opposition selon l'âge
Tableau P4d. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour obstacle médico-légal ou administratif selon l'âge
Tableau P4e. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour cause non précisée selon l'âge
Tableau P5. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique avec des marqueurs sérologiques positifs et du nombre d’organes greffés à partir de ces donneurs

Donneurs non prélevés

Tableau P6. Evolution des causes de non prélèvement pour l'item Antécédent du donneur
Tableau P7. Evolution du type d'opposition chez les donneurs non prélevés pour cause d'opposition
Tableau P8. Evolution des causes de non-prélèvement pour obstacle médico-légal ou administratif

Donneurs prélevés d'au moins un organe

Tableau P9. Evolution du devenir des donneurs en état de mort encéphalique dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P10. Evolution de l'âge des donneurs en état de mort encéphalique dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P11a. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'au moins un rein présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe rénale
Tableau P11b. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés du cœur présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe cardiaque
Tableau P11c. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'au moins un poumon présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe pulmonaire
Tableau P11d. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'un foie présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe hépatique
Tableau P11e. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'un pancréas présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe pancréatique
Tableau P12. Evolution des causes de non prélèvement des greffons hépatiques chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P13. Evolution des causes de non prélèvement des greffons cardiaques chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P14. Evolution des causes de non prélèvement des 2 greffons rénaux chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P15. Evolution des causes de non prélèvement des 2 greffons pulmonaires chez les donneurs prélevés d'au moins un organe

Greffons prélevés non greffés

Tableau P16. Evolution de la part des greffons issus de donneurs en état de mort encéphalique prélevés et non greffés parmi les greffons prélevés
Tableau P 17a Evolution des causes de non greffe des greffons hépatiques prélevés
Tableau P 17b Evolution des causes de non greffe des greffons cardiaques prélevés
Tableau P 17c Evolution des causes de non greffe des greffons rénaux prélevés
Tableau P 17d Evolution des causes de non greffe des greffons cardio-pulmonaires prélevés
Tableau P 17e Evolution des causes de non greffe des greffons pulmonaires prélevés
Tableau P 17f Evolution des causes de non greffe des greffons intestinaux prélevés
Tableau P 17g Evolution des causes de non greffe des greffons pancréatiques prélevés

Donneurs dont au moins un organe a été greffé

Tableau P18. Evolution du nombre d'organes prélevés et greffés par donneur en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe
Tableau P 19. Evolution de l'âge des donneurs décédés de mort encéphalique selon l'organe prélevé et greffé
Tableau P20. Echange de greffons avec l'étranger selon l'année

Prélèvement régional 

Tableau P21. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés par région et par site de prélèvement

Suite au décret du 2 août 2005, la réintroduction de l’activité de prélèvement sur donneur décédé après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (Catégorie I et II de Maastricht) est effective depuis octobre 2006 et n’a concerné dans un premier temps que le rein. L’extension au prélèvement de foie a été rendue possible en 2009 mais l’activité a été suspendue provisoirement suite à une décision du comité médical et scientifique en juillet 2017 du fait d’un taux d’échec précoce élevé comparé aux greffes hépatiques issues de donneurs en état de mort encéphalique ou de donneurs de la catégorie III de Maastricht.

En 2018, 6 centres hospitaliers ont déclaré cette activité sur les 15 établissements autorisés (Tableau P25) avec :

  • 49 donneurs recensés (contre 89 à 113 les 3 précédentes années) soit une baisse de 45% en un an et 55% en quatre ans ;
  • 17 donneurs prélevés (contre 38 à 42 les 3 précédentes années) soit une baisse de 55 % en un an et 57,5 % en quatre ans ;
  • Seulement 34,7% des donneurs recensés finalement prélevés (contre 48-51% pour les autres types de donneurs décédés), l’opposition au prélèvement restant le motif principal de non prélèvement (30,6% des donneurs recensés non prélevés) ;
  • 31 des 34 reins prélevés qui ont été greffés, les causes de non greffe étant une sérologie obligatoire positive pour deux greffons d’un même donneur et l’absence de receveur compatible pour le 3ième greffon.

Les caractéristiques de ces donneurs diffèrent de celles observées pour les donneurs en état de mort encéphalique ou décédés après arrêt circulatoire de type Maastricht III avec :

  • Des donneurs plus jeunes avec un âge moyen de 42 ans pour les sujets recensés et 44 ans pour les sujets prélevés (âge maximal 55 ans pour l’inclusion des donneurs) ;
  • 82% d’hommes ;
  • Une part élevée et inexpliquée de donneurs de groupe sanguin A ;
  • Une cause de décès « Autre » pour 59% des donneurs prélevés et « Trouble du rythme » pour 35% des cas.

Le délai d’ischémie chaude, entre l’arrêt circulatoire et la mise en route de la circulation régionale normothermique, reste élevé, en moyenne de 136 minutes et en médiane de 142 minutes, et supérieur à ce qui est observé et publié par les espagnols, leader dans cette activité.

Au total, l’activité de recensement, prélèvement et greffes rénales à partir de donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (Catégorie I et II de Maastricht) a baissé de manière significative en 2018, en lien avec les délais d’ischémie chaude imposés par le protocole pour garantir la qualité des greffons et impliquant des moyens humains et techniques importants et mobilisables en urgence.  Le taux élevé de non fonction primaire en greffe rénale a conduit plusieurs équipes à interrompre leur activité, ce qui a entrainé une baisse importante du nombre de receveurs éligibles pour ce programme. Par contre, les résultats fonctionnels à moyen terme sont tout à fait satisfaisants avec un débit de filtration à 1 an estimé selon la formule MDRD ≥ 45 ml/mn pour 69 % des receveurs greffés à partir de donneurs de la catégorie II de Maastricht.
 

Tableau P22. Evolution de l'activité de prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht)

Les organes prélevés et greffés sont comptabilisés au sens anatomique, le prélèvement de deux reins sera comptabilisé comme deux reins prélevés quelle que soit la modalité de prélèvement (en bloc ou indépendamment), le foie ne sera comptabilisé qu’une fois quelle que soit sa modalité de prélèvement ou de greffe (split ou total). 

Tableau P23. Evolution du devenir des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) recensés
Tableau P24. Marqueurs sériques d'infection chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) recensés en 2018
Tableau P25. Evolution de l'activité de prélèvement sur donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) par site de prélèvement
Tableau P26. Evolution des causes de l'arrêt cardio-circulatoire chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) prelevés d'au moins un organe
Tableau P27. Evolution des causes de non prélèvement d'au moins un greffon rénal chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe
Tableau P28. Evolution des causes de non prélèvement des greffons hépatiques chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe
Tableau P29 Evolution des causes de non greffe des greffons rénaux prélevés sur les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht)
Tableau P30 Evolution des causes de non greffe des greffons hépatiques prélevés sur les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht)

L’extension du programme de don d’organes après arrêt circulatoire suite à une limitation ou un arrêt des thérapeutiques (catégorie III de Maastricht) est autorisée en France depuis septembre 2014, après une longue période de réflexion et d’écriture d’un protocole unique spécifiant les conditions de réalisation des prélèvements et des greffes et les missions des coordinations hospitalières de prélèvement. 

En 2018, on relève :

  • Une progression du nombre d’établissements hospitaliers autorisés, passés de 20 à 26 en 1 an (34 sites) ;
  • Une hausse de 25% de l’activité de recensement (249 donneurs recensés) ;
  • Une hausse de 32% du nombre de donneurs éligibles c’est-à-dire 173 donneurs sans contre-indication absolue ou opposition ;
  • Un taux d’opposition relativement stable depuis 3 ans proche de 30%, comparable à celui observé pour les donneurs recensés en état de mort encéphalique ;
  • Une hausse de 22% de l’activité de prélèvement (121 donneurs prélevés) ;
  • Un âge moyen des donneurs recensés en hausse sur 4 ans de 48,9 à de 52,4 ans ;
  • Une majorité d’hommes (77%), soit un taux supérieur à ce qui est observé en cas de SME ;
  • Un délai moyen entre l’admission et la décision de LAT de 11 jours sur l’ensemble de la période (2015-2018) ;
  • Des motifs d’admission en réanimation dominés principalement par l’arrêt cardiaque récupéré (60,3%) et le trauma crânien (16,5%) ;
  • Un recours systématique à la circulation régionale normothermique avec une durée moyenne de près de 3 heures sur l’ensemble de la période 2015-2018 ;
  • Parmi les donneurs prélevés, 95% ont été prélevés d’un rein, 46,3% du foie (mais trois sites n’ont pas d’autorisation de prélèvement hépatique en 2018) et 12,4% des poumons (seule la moitié des sites ont demandé une autorisation pour le prélèvement pulmonaire) ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement rénal de 93% ayant abouti à 213 greffes rénales (+ 19,7% en un an) et portant à 504 le nombre total de greffes rénales issues d’un donneur DDAC M3 en 4 ans ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement hépatique de 85,7% %, ayant abouti à 48 greffes hépatiques en 2018 et portant à 123 le nombre total de greffes hépatiques issues d’un donneur DDAC M3 en quatre ans ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement pulmonaire de 66,7%, ayant abouti à 10 greffes pulmonaires en 2018 et portant à 22 le nombre total de greffes pulmonaires issues d’un donneur DDAC M3 en trois ans.

Sur la période 2015-2018, les délais de la procédure pour le prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à une limitation ou arrêt des thérapeutiques sont les suivants:

  • Durée moyenne de phase agonique de 23 minutes (maximum 180 minutes).
  • Durée moyenne de la phase d’arrêt circulatoire de 22 minutes pour les organes abdominaux (maximum 68 min) et de 52 minutes pour les poumons (maximum 115 min).
  • Durée moyenne de la phase d’ischémie chaude fonctionnelle de 28 minutes pour les organes abdominaux (maximum 83 min) et de 58 minutes pour les poumons (maximum 127 min).

Le prélèvement et la greffe de pancréas organe ou d’ilots de Langerhans est autorisée depuis novembre 2018 mais aucun prélèvement n’a été initié en 2018.

Les résultats des greffes issues des après arrêt circulatoire suite à une limitation ou un arrêt des thérapeutiques (catégorie III de Maastricht) sont très satisfaisants et sont détaillés dans les chapitres « Organe » concerné.
De nouveaux centres hospitaliers ont déposé ou sont en cours de rédaction du protocole local ce qui devrait permettre de poursuivre la croissance de cette activité dans les années à venir.
Suite aux propositions du comité de pilotage qui s’est tenu en novembre 2018, et après validation par les instances de l’agence, des modifications du protocole portant sur les délais d’ischémie acceptables et sur l’âge maximal du donneur entreront en vigueur en juin 2019.  

Tableau P31. Evolution de l'activité de recensement sur donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) par site de recensement
Tableau P32. Evolution de l'activité de prélèvement et de greffe pour les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) en France
Tableau P33. Evolution du devenir des donneurs dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P34. Evolution des caractéristiques des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe
Tableau P35. Délais de la procédure pour le prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe (période 2014-2018)