Assistance médicale à la procréation -Contexte viral

L’AMP peut être proposée aux couples dont l’un des membres (ou les deux) est infecté par le VIH et/ou par le virus de l’hépatite B ou C. Dans ces indications, le recours à l’AMP est destiné à permettre à ces couples d’avoir un enfant dans les meilleures conditions tout en protégeant le conjoint et l’enfant de la contamination et/ou à traiter l’infertilité des couples. Ces activités sont réalisées en toute sécurité dans des centres ayant mis en place des procédures et des circuits adaptés conformément aux règles de bonnes pratiques en AMP. 

432 tentatives d’AMP (FIV hors ICSI et ICSI, IIU et TEC) pour les patients infectés par le VIH ont été déclarées en 2017 et 53 enfants sont nés (tableaux AMP41). En 2016 les données étaient incomplètes mais une très nette diminution du nombre de tentatives se dessinait déjà par rapport aux années 2014 et 2015. 

La diminution de l’activité de fécondation in vitro dans le contexte VIH s’explique également par la mise en place des nouvelles thérapeutiques entrainant la négativation prolongée de la charge virale chez les patients traités. L’AMP est dorénavant plus souvent proposée pour répondre à un problème d’infertilité que pour éviter le risque de transmission virale au conjoint ou à l’enfant. 
 

Tableau AMP9. Prise en charge des patients VIH+ (avec ou sans co-infection avec d'autres virus) en 2017
Figure AMP17. AMP en contexte viral en 2017: prise en charge des couples où seul l'homme est infecté par le VIH
Figure AMP18. AMP en contexte viral en 2017: prise en charge des couples où la femme seule ou les deux membres du couple sont infectés par le VIH
Tableau AMP10. Prise en charge des patients VHC / VHB en 2017
Figure AMP19. AMP en contexte viral en 2017: prise en charge des couples où l'un des deux membres est infecté par le VHC ou le VHB
Tableau AMP40. Prise en charge des patients VIH+ ou co infection VIH en 2017
Tableau AMP41. Evolution de la prise en charge des patients VIH+ ou co infection VIH
Tableau AMP42. Prise en charge des couples dont au moins un des deux membres est infecté par le VHC(1) et/ou VHB(2) en 2017
Tableau AMP43. Evolution de la prise en charge des couples dont au moins un des deux membres est infecté par le VHC(1) et/ou VHB(2)

Dans les départements français d’Amérique (DFA), pendant toute la durée de l’épidémie Zika, en 2016 et au début 2017, conformément aux recommandations de l’Agence de la biomédecine, les tentatives d’AMP (insémination artificielle, fécondation in vitro ou transfert d’embryons congelés) ont été différées de façon à éviter de mener une grossesse dans une zone de circulation active du virus et d’exposer ainsi l’enfant aux risques de malformations sévères liées à l’infection par le virus Zika.

Les recommandations de l’Agence de la biomédecine s’appliquaient également aux patients résidant en DFA et souhaitant être pris en charge dans un centre d’AMP de métropole.

En revanche, dans certaines situations où le report de la tentative était susceptible d’entraîner une véritable perte de chance pour le couple par exemple en raison de l’âge de la femme ou de son statut ovarien, la conservation des gamètes pouvait être envisagée dans les DFA comme en métropole, sous certaines conditions clairement définies.

L’activité d’AMP a été limitée à la conservation de gamètes dans les centres clinico-biologiques qui disposent d’un circuit d’AMP en contexte viral. En 2017, l’activité a pu reprendre progressivement pour les patients résidant aux Antilles ou en Guyane. Pour les couples ayant été exposés lors d’un séjour dans une zone de circulation active du virus Zika, il était recommandé de rechercher la présence de virus dans la préparation finale des spermatozoïdes avant d’utiliser celle-ci pour la tentative d’AMP.

Depuis février 2018, date de la dernière version des recommandations professionnelles Zika et AMP(13), la prise en charge est réalisée sans précaution supplémentaire au-delà d’1 an après la dernière exposition au virus Zika (c’est-à-dire hors du circuit à risque viral). Pour les personnes dont la dernière exposition au virus Zika date de moins d’un an du fait de leur lieu de résidence ou d’un séjour dans une zone de catégories 1 et 2 de l’ECDC(14)  ou du fait de l’exposition du partenaire, l’AMP peut être réalisée sous certaines conditions qui tiennent compte des risques vectoriels et sexuels de contamination. De ce cas, des paillettes de spermatozoïdes sont conservées dans l’attente de résultats(13) .

Etant donné la chronologie de l’épidémie et des recommandations ZIKA, l’activité globale de conservation des spermatozoïdes pour les couples résidant dans un DFA a logiquement augmenté notablement en 2016 et 2017 puis diminué en 2018 (tableau AMP11). De même, les tentatives d’AMP en contexte viral ZIKA pour les couples résidant dans un DFA et ceux dont l’homme a séjourné en zone de circulation du virus ont augmenté en 2017 et sont très faibles en 2018 (tableau AMP12 et AMP13). 
 

 

(13)  Recommandations professionnelles Zika et AMP du 9 février 2018 (V5)
(14)  European Centre for Disease Prevention and Control

 

 

Tableau AMP11. Activité de conservation des gamètes en cours de projet d'AMP pour des couples résidant dans un département français d'Amérique (DFA)
Tableau AMP12. Tentatives d'AMP réalisées en contexte viral ZIKA pour des couples résidant dans un département français d'Amérique (DFA)
Tableau AMP13. Activité d'AMP réalisée en contexte viral ZIKA après un séjour de l'homme dans une zone de circulation active du virus ZIKA