Assistance médicale à la procréation -Principaux chiffres de l’activité d’AMP

L’activité d’AMP est décrite dans les tableaux AMP1 et AMP2.

En 2017, 151 611 tentatives d’AMP ont été recensées, regroupant les inséminations, les fécondations in vitro et les décongélations d’embryons congelés(5) avec gamètes et embryons issus ou non d’un don (tableau AMP1).
 
Si le volume global des activités d’AMP évolue peu depuis 2014, on note toutefois que le nombre de décongélation en vue de TEC augmente chaque année (tableau AMP1), ce qui traduit l’évolution des pratiques avec le développement du transfert mono-embryonnaire et de la technique de
vitrification embryonnaire, l’objectif poursuivi étant de limiter le nombre de grossesses multiples.  

Pour 96% des AMP, les tentatives (IIU, FIV hors ICSI, ICSI et TEC) sont réalisées avec les gamètes des deux membres du couple. Dans 4% des cas, les tentatives utilisent des spermatozoïdes, des ovocytes ou des embryons issus de don (tableau AMP2).

Les inséminations artificielles (49 367 cycles), bien qu’en diminution, occupent toujours une large place au sein des activités d’AMP (33% de l’ensemble des tentatives). Les inséminations intra-utérines(IIU) font appel aux spermatozoïdes de donneur dans 6% des cas (tableau AMP2). Les IIU contribuent à 22,9% (20,4% en intraconjugal et 2,5% en don de sperme) des naissances post-AMP répertoriées en 2017.

Les prélèvements d’ovocytes en vue de fécondation in vitro représentent 61 530 cycles (tableau AMP2) auxquels il faut ajouter 756 prélèvements d’ovocytes en vue de don (tableau AMP5).

Les fécondations in vitro (décongélations en vue de TEC exclues) avec les gamètes d’un donneur ou d’une donneuse représentent 3,5% des cas.

En 2017, le recours à l’ICSI représente 68% de l’ensemble des tentatives de fécondation in vitro quelle que soit l’origine des gamètes utilisés (tableau AMP1) ; ce taux est stable depuis 2014. On peut remarquer que la pratique d’ICSI reste majoritaire lorsqu’il est fait appel à des ovocytes ou des spermatozoïdes issus de don (tableau AMP2). 
Mise en œuvre dans 19 centres, l’activité d’accueil d’embryons reste marginale avec 147 décongélations embryonnaires en 2017 (tableaux AMP2 et AMP89).
Pour la deuxième année consécutive, aucune insémination intra-cervicale n’a été réalisée.
 

(5) Dans la totalité du document on entend par « embryons congelés » à la fois les embryons congelés par la technique de congélation lente et les embryons vitrifiés 

Tableau AMP1. Evolution de l'activité globale d'AMP entre 2014 et 2017
Tableau AMP2. Résumé de l'activité et des résultats d'AMP en 2017
Tableau AMP5. Don de gamètes de 2014 à 2017
Tableau AMP1. Evolution de l'activité globale d'AMP entre 2014 et 2017
Tableau AMP2. Résumé de l'activité et des résultats d'AMP en 2017
Tableau AMP3. Nombre d'embryons transférés et accouchements multiples de 2014 à 2017*

Le tableau AMP4 montre la répartition des tentatives d’inséminations et des ponctions d’ovocytes en vue de FIV ou d’ICSI en fonction de l’âge des femmes. Cette répartition est relativement stable au cours des années. En 2017, 1,7% des inséminations ou des ponctions en vue de fécondation in vitro sont faites pour des femmes de plus de 42 ans.

Tableau AMP4. Evolution de l'âge des femmes à l'insémination ou à la ponction en vue de fécondation in vitro de 2014 à 2017, quelle que soit l'origine des gamètes et la technique utilisée

L’offre de soins en AMP est assez bien répartie sur le territoire, la Corse et la Guyane sont les seules régions françaises dépourvues de centre clinico-biologique d’AMP et même de laboratoire d’insémination en ce qui concerne la Guyane. 
En 2017, en tenant compte des centres d’AMP ayant adressé un rapport annuel d’activité à l’Agence de la biomédecine, 

  • 103 centres clinico-biologiques ont assuré les activités de fécondation in vitro (figure AMP2) et 1 centre réalise des prélèvements d’ovocytes et de spermatozoïdes dans le cadre du don sans réaliser de fécondation in vitro(6) . Les régions les plus dotées sont l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA,
  • 183 laboratoires ont assuré les préparations de sperme en vue d’insémination artificielle. Cela concerne à la fois les laboratoires de la plupart des centres clinico-biologiques et les laboratoires qui pratiquent uniquement les préparations de sperme en vue d’insémination artificielle (figure AMP1).
     

 (6) Le centre d’AMP IFREARES

Figure AMP1. L'offre de soins en insémination artificielle en 2017
Figure AMP2. L'offre de soins en fécondation in vitro en 2017

Dans les départements ultramarins, l’activité est assurée par deux centres clinico-biologiques sur l’ile de la Réunion, un centre clinico-biologique en Martinique et un centre clinico-biologique et un laboratoire d’AMP en Guadeloupe (Tableau AMP109). Toutefois, en 2016, l’activité d’AMP de Martinique et de Guadeloupe a été très fortement impactée par l’épidémie d’infection par le virus Zika. 

Les figures AMP3 et AMP4 montrent la répartition des centres selon leur volume annuel d’activité. Ces éléments peuvent être utiles à la réflexion sur l’offre de soins au niveau de chaque région. 
En 2017, les 183 laboratoires pratiquant la préparation de spermatozoïdes en vue d’insémination (laboratoires d’IA et centres clinico-biologiques d’AMP) ont eu une activité médiane de 183 inséminations. Parmi ceux-ci, 52 laboratoires ont une activité faible, avec moins de 100 inséminations artificielles.

Par ailleurs, les 103 centres clinico-biologiques pratiquant la fécondation in vitro(7) ont eu une activité médiane de 873 ponctions en vue d’une fécondation in vitro. Parmi eux, 6 centres clinico-biologiques ont réalisé moins de 150 fécondations in vitro.

 

 (7)Un centre (sur les 104 centres clinico-biologiques) ne pratique que du prélèvement, du recueil, de la préparation, conservation et mise à disposition de gamètes dans le cadre du don

Figure AMP3. Répartition des laboratoires selon le nombre d'inséminations réalisé en 2017
Figure AMP4. Répartition des centres clinico-biologiques selon le nombre de ponctions réalisé en 2017

Dans les figures AMP5 et AMP6, l’activité d’AMP est rapportée à la population des femmes âgées de 18 à 45 ans pour chaque région. On constate des disparités régionales qui vont de 0,2 à 6,1 inséminations et de 0,8 à 7,4 ponctions en vue de fécondations in vitro par millier de femmes (Tableau AMP109).

Ces données reflètent l’activité des régions, mais ne tiennent pas compte des flux des patients dont les lieux de résidence peuvent être éloignés des centres. Une étude cartographique plus complète réalisée sur les années antérieures est disponible sur le site Internet de l’Agence(8) .

 

(8) https://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/atlas_amp_fr2015.pdf

Figure AMP5. Activité d'insémination artificielle 2017
Figure AMP6. Activité de fécondation in vitro 2017
Figure AMP7. La pratique de l'ICSI en 2017

Comme le montre la figure AMP7, la part des ponctions en vue de fécondations in vitro réalisées en ICSI varie de 19,7% à 87,9%. Cette part est supérieure à 76,8% en Alsace, Basse-Normandie, Champagne-Ardenne, Bourgogne. La pratique de l’ICSI dépend de la fréquence des indications masculines dans la population traitée, mais également des pratiques liées aux dons de gamètes et/ou à la vitrification ovocytaire. 

Tableau AMP109. Activité régionale 2017

Les différences observées sur les taux de grossesse et d’accouchement en fonction des techniques et de l’origine des gamètes (figures AMP8 et AMP9) sont davantage liées aux indications de ces différentes AMP (causes de l’infertilité, pathologies associées, etc.) qu’aux procédés eux-mêmes. 

Globalement les taux d’implantation embryonnaire semblent augmenter progressivement au cours de ces dernières années pour la majorité des techniques (tableaux AMP22, 29, 38 et 67). Il est à noter que pour les transferts résultant de l’injection d’ovocytes initialement vitrifiés (TOC), dont la pratique est récente et en augmentation, les taux de succès sont moindres que lors des tentatives d’AMP impliquant des d’ovocytes n’ayant pas subi de vitrification-dévitrification avant injection (tableaux AMP31 à AMP35). Les taux d’implantation d’embryons en résultant sont moindres (8.5% vs. 21.3% en ICSI) (tableaux AMP34, AMP29). Cependant, la série est modeste et les résultats de la technique de vitrification ovocytaire sont susceptibles d’évoluer.

Des chances de succès supplémentaires sont offertes aux couples dès lors qu’il a été possible de conserver des embryons après la fécondation in vitro ; les couples pourront ainsi bénéficier d’un ou de plusieurs transferts embryonnaires supplémentaires. Après transfert d’embryons congelés, les chances de succès dépendent de l’origine des gamètes et des embryons. En intraconjugal et en don de spermatozoïdes, le taux d’accouchement par décongélation d’embryons est du même ordre de grandeur, respectivement 19,2% et 18,7% (tableaux AMP36 et AMP74). En 2017, les taux d’accouchement sont inférieurs lorsque les embryons congelés sont issus d’un don d’ovocytes (16,8%) ou d’un don d’embryons (12,9%) (tableaux AMP84 et AMP89). Ceci peut être partiellement expliqué par le nombre restreint d’embryons disponibles dans ces deux situations ou par une cause utérine.

Figure AMP8. Taux de grossesses échographiques après tentative* d'AMP selon la technique et l'origine des gamètes en 2017
Figure AMP9. Taux d'accouchements après tentative* d'AMP selon la technique et l'origine des gamètes en 2017

Selon l’INSEE(9) , en 2017, 769 553 nouveau-nés ont vu le jour en France. Les enfants nés vivants, conçus après une AMP réalisée en 2017, au nombre de 25 614 représentent 3,3% des enfants nés de la population générale. Ce nombre est vraisemblablement sous-estimé en raison des 724 enfants nés après AMP réalisée en 2017 dont le statut vital n’a pas été renseigné dans les données transmises. 

Le nombre d’enfants conçus par AMP parmi les enfants nés chaque année en France augmente légèrement depuis 2009 (2,6% en 2009, 3,3% en 2017). On estime qu’un peu plus d’un enfant sur 30 est issu d’une AMP.
La figure AMP10 montre la part respective des enfants nés selon les techniques d’AMP. On note ainsi parmi les 25 614 enfants nés issus d’une AMP réalisée en 2017 :

  • 22,9% (5 868 enfants) ont été conçus par insémination intra-utérine, AMP la plus simple, la moins invasive et la moins coûteuse. L’insémination intra-utérine vient ici confirmer sa place au sein des traitements de l’infertilité, 
  • 29,2% (7 480 enfants) sont issus d’une congélation embryonnaire. Ce nombre en constante augmentation (16% en 2013, 25,7% en 2016) témoigne de la diminution du nombre moyen d’embryons transférés à chaque transfert et de la place croissante des transferts différés d’embryons dans la stratégie de prise en charge des couples en AMP. Ces évolutions sont favorisées par le développement de la vitrification embryonnaire et la meilleure survie des embryons après réchauffement.

Les enfants issus d’une AMP intraconjugale réalisée en 2017 avec des gamètes ou des tissus germinaux conservés en vue de préserver la fertilité sont encore peu nombreux (185 enfants) (tableau AMP47, AMP48 et AMP50).

 

(9) Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381380#tableau-Donnes

Figure AMP10. Part des enfants nés après AMP en 2017 selon les techniques d'AMP quelle que soit l’origine des gamètes et des embryons (N= 25614)